Propagande : poison et contre-poison
Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à CAMPUS UNIVERS, encore moins à RT qui l’a publié précédemment.
Le docteur spécialiste en Santé publique Ariel Beresniak revient sur la notion de propagande et sur son antidote, la contre-propagande, autour d’événements comme la crise du Covid ou encore la guerre en Ukraine.
La propagande est un ensemble de méthodes de persuasion organisé par les Etats afin de propager une idéologie par toutes sortes de moyens. Ces méthodes sont exercées sur une population afin de l’endoctriner. Il s’agit d’une manipulation mentale utilisant les techniques bien éprouvées de lavage de cerveau mélangeant informations partielles et partiales, afin de balayer la diversité des points de vue et d’annihiler toute tentative d’exercice de l’esprit critique.
La gestion de crise de la pandémie de Covid a utilisé à outrance l’ensemble des techniques de propagande. L’objectif était de sidérer la population pour qu’elle accepte sans réfléchir des mesures inédites de restriction de liberté qui auraient été considérées inacceptables sans prémédication psychologique.
Au lieu de rassurer pour responsabiliser la population face à la venue d’un nouveau virus, les autorités françaises ont appliqué une stratégie brutale de manipulation en trois phases : promotion de la peur par des chiffres et images choc, assignation à résidence de l’ensemble de la population, libération sous condition d’avoir accepté la vaccination .
Pour mettre en œuvre ce plan, une programmation psychologique collective a été fondée en orchestrant une saturation sensorielle constituée de slogans, discours et images dramatiques confiés aux médias complices. Le dénigrement des opinions dissidentes a été confié à de nouveaux types d’agents de désinformation se présentant comme vérificateurs d’information (fact checkers). Enfin l’enfermement de la population a été activement surveillé par la force publique patrouillant sur terre, mer et air pour traquer les promeneurs.
La propagande est utilisée par tous les régimes autoritaires car elle permet d’assujettir la population et d’éviter les contestations. Les esprits sont tellement saturés par la répétition d’un discours unique que les individus ne se rendent plus compte de ce qui leur arrive. Il est ainsi plus facile aux gouvernants de s’accaparer insidieusement tous les pouvoirs à force de révisions constitutionnelles limitant progressivement le rôle des contre-pouvoirs ; la Ve république du Général de Gaulle a fait progressivement place à un pouvoir exécutif autoritaire cautionné par des pouvoirs législatifs et judiciaires acculés à servir de lampistes.
Certains dénoncent ce glissement autoritaire comme une dictature se cachant derrière un masque de démocratie. La réplique des courtisans du système est systématique et toute faite : allez-voir-une-vrai-dictature-comme-en-Corée-du-Nord. Le Président français n’a à l’évidence pas adopté complètement le style de Kim Jong-un, si ce n’est son discours mégalomaniaque. Il n’en demeure pas moins que la concentration des pouvoirs telle qu’elle existe aujourd’hui en France relève de la définition même d’une dictature qui est la concentration du pouvoir sur un homme ou une clique. Nier le fait qu’une dictature peut avoir plusieurs niveaux reviendrait à prétendre que le plomb n’est pas toxique car ce n’est pas de l’arsenic.
Les véritables experts en gestion des épidémies avaient bien avertis que les privations de liberté telles qu’elles ont été imposées à la population française ne pouvaient avoir d’impact positif sur la pandémie, voire se révéler très négatifs, ce qui est aujourd’hui formellement confirmé par les études scientifiques internationales les plus sérieuses.
Le véritable objectif des autorités semblait plutôt être une expérimentation grandeur nature de contrôle total de la population. Tous les gouvernements occidentaux savent que c’est désormais possible ! !
La virulence du virus s’étant atténuée au fur et à mesure des épidémies successives et faisant de moins en moins peur malgré la dramaturgie organisée par l’Etat, l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022 fut une véritable aubaine pour le chef de l’Etat qui a ainsi pu capitaliser sur de nouvelles peurs pour renouveler le thème de sa communication.
Tous les outils de propagande développés sur la crise Covid ont ainsi été clés en main recyclés pour la crise en Ukraine. La preuve la plus démonstrative est probablement la présence du drapeau ukrainien affiché quelque temps sur la page d’accueil de l’application servant au pass vaccinal «Tous anti-Covid». Les chaines d’information qui parlaient en continu du Covid se sont mises du jour au lendemain à parler en continu de la guerre en Ukraine. Les autres drames comme la trentaine des autres conflits armés dans le monde sont ignorés.
La haine et la discrimination contre les ressortissants russes sont devenus la règle. Des artistes russes ont été déprogrammés, les comptes bancaires des noms à consonance russe ont été bloqués, les vols directs avec la Russie ont été annulés, les sportifs russes boycottés, tandis que les achats de produits pétroliers et de gaz russes ont été suspendus, entraînant la plus importante crise énergétique depuis le premier choc pétrolier en 1973. Même les animaux sont discriminés puisque des chats de race sibérienne ont été interdits de concours. La seule évocation que les raisons de la guerre en Ukraine pourraient avoir des racines plus complexes est considérée comme une opinion déviante et leurs auteurs accusés de faire-le-jeu-du-Kremlin.
Toutefois la propagande d’Etat quand elle est permanente génère des effets délétères sur la population. Elle se comporte en effet comme un véritable poison. Déstabilisés, les citoyens perdent leur sens critique mais aussi confiance en soi et se sentent diminués. Les interdictions d’aller et venir pendant la crise COVID ont généré des troubles prolongés : pertes de motivation, troubles du sommeil (insomnies et cauchemars), troubles de l’appétit, douleurs physiques, anxiété, crises de panique, grande fatigue, voire de syndrome dépressif qui frappe désormais une grande partie de la population de tout âge allant jusqu’aux idées suicidaire avec passage à l’acte, y compris chez les enfants, ce qui était rarissime auparavant. Au minimum la majorité de la population ressent une irritabilité prolongée extrême. C’est la raison pour laquelle il serait naïf de penser que les émeutes urbaines de mars 2023 contre le gouvernement français soient uniquement dues à la réforme technocratique des retraites.
Il existe bien un antidote efficace au poison de la propagande mais son efficacité fait que la prescription de cet antipoison est interdite par les pouvoirs publics. Le meilleur antidote contre les effets néfastes d’une propagande est la contre-propagande qui expose les thèses opposées. Bien entendu un contrepoison pris isolément peut aussi être toxique, et l’antidote naturel d’une contre-propagande est en retour la propagande elle-même. Certains contrepoisons ne relèvent pas nécessairement d’une contre-propagande mais d’une information indépendante. Les articles et vidéos des rares scientifiques ayant eu des avis discordants durant la crise Covid sont un bon exemple d’information salutaire pour se protéger des effets néfastes de la propagande officielle.
Comment reconnaître une information d’une propagande ?
Une information est destinée à diffuser une réalité ou un point de vue et pose des questions. Une propagande est destinée à manipuler les esprits par sa répétition lancinante saturant les sens et impose des réponses toutes faites à des questions prédéfinies.
Mais ce qui ne trompe jamais, c’est qu’une propagande interdit toujours une contre-propagande.
Source : Ariel Beresniak, RT France : https://francais.rt.com/opinions/105239-propagande-poison-contre-poison