Cameroun – Chine : Une coopération déséquilibrée sous le feu des critiques
Le Président Paul Biya a quitté le Cameroun le 2 septembre 2024 pour participer à un sommet Chine-Afrique. Ce déplacement ravive les débats sur la coopération Cameroun-Chine, perçue par de nombreux observateurs comme déséquilibrée et défavorable pour le Cameroun. Si la croissance fulgurante de l’économie chinoise et la transformation spectaculaire de son territoire suscitent l’admiration, un regard plus critique se pose sur la nature de cette relation bilatérale.
Pour certains analystes, la Chine, en tant que deuxième puissance économique mondiale, exploite ses partenariats africains pour renforcer sa position globale plutôt que de favoriser un véritable développement des pays du continent. Ces critiques soulignent que les infrastructures construites en Afrique, notamment au Cameroun, sont souvent de qualité inférieure à celles érigées en Chine. Elles sont perçues comme des moyens de maintenir la dépendance technique et technologique du Cameroun vis-à-vis de la Chine.
La question du transfert de compétences est également au centre des préoccupations. Les projets chinois au Cameroun sont majoritairement réalisés par des ingénieurs chinois, sans réelle formation ou valorisation des compétences locales. Cela nourrit un sentiment d’exploitation, accentué par des conditions de travail difficiles pour les employés camerounais dans les entreprises chinoises. Cette situation rappelle les pratiques d’exploitation qui dominent la coopération sino-camerounaise, où les ressources du sous-sol camerounais sont extraites sans contrepartie équitable.
En outre, la prolifération de produits chinois de contrefaçon ou de qualité médiocre sur le marché camerounais renforce la perception d’une coopération désavantageuse. Les critiques plaident pour une révision en profondeur de cette relation, afin qu’elle devienne réellement mutuellement bénéfique, un véritable partenariat “gagnant-gagnant”.
Eyangoh Ekolle
