Sénégalais, vers un triomphe électoral de Bassirou Diomaye Faye

Jamais dans l’histoire démocratique du Sénégal, une élection présidentielle a connu autant de tourments, de scénarios rocambolesques et de rebondissements tonitruants. Tourments déclenchés par la décision du président sortant, Macky Sall, de renvoyer sine die la tenue dudit scrutin. Un renvoi qui justifia l’entrée en jeu du Conseil Constitutionnel dans l’ordre bien établi de ses missions. Pour tout savoir des péripéties de cette élection, cliquez  sur le lien : https://campusunivers.com/?p=3391

L’idée seule que le candidat du Pastef, Bassirou Diomaye Faye, soit le vainqueur au premier tour de cette élection, comme l’indiquent les premières tendances issues des dépouillements des bureaux de vote, en dit long sur le scénario tout à fait inédit desdites élections. Si ces tendances devraient être confirmées, ce sera donc deux leaders, sortis de prison il y a à peine deux semaines et qui ont aussitôt commencé à sillonner le pays, qui dirigeront le Sénégal pour les cinq prochaines années. 

En effet, celui qui il y a encore deux semaines croupissait au fond d’une cellule pour ses opinions politiques a vu son domicile encerclé très tôt ce matin du 25 mars par les éléments de la gendarmerie nationale du Sénégal, non plus pour l’arrêter mais pour mettre sous protection le très probable futur président de la République.

Plus inédit encore est le scénario de sa désignation, lui qui ne partait pas pour être candidat. Panafricaniste, polygame, aux positions tranchées sur le Franc CFA et âgé de 44 ans, Bassirou Diomaye Faye n’a été désigné en dernier recours par la coalition « Diomaye Président », structurée autour de l’idéologie panafricaniste du parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (Pastef) – dissous depuis juillet 2023 –, qu’en remplacement de son leader charismatique et candidat déclaré, Ousmane Sonko. Ce dernier s’étant vu frappé d’inéligibilité par la justice sénégalaise. C’est donc un candidat issu d’un parti légalement inexistant et d’une coalition quelques peu rafistolée, désigné pour pallier expressément à l’absence du leader de sa formation politique, qui se retrouverait propulser au palais de la Nation, devenant ainsi le 5ème président de la République du Sénégal.

C’est une hypothèse d’autant plus vrai qu’il a déjà reçu les félicitations de 07 des 19 candidats en lice, rendant euphorique les rues de Ziguinchor, fief électoral de son mentor Ousmane Sonko.

En attendant la prise de parole, programmée cet après-midi du candidat de la coalition gouvernementale Benno Bokk Yakaar, l’ancien premier Ministre Amadou Bâ, qui, selon les mêmes tendances, arriverait à la deuxième place avec près de 31% des suffrages, Diomaye Faye continue de caracoler en tête avec près de 56% des voix, le tout sur un taux de participation avoisinant les 65%.

La réponse sanglante du peuple sénégalais

Confronté à une menace de régression sans faille de son système démocratique, le peuple sénégalais, visiblement jaloux de sa démonstration exemplaire en Afrique subsaharienne et qui passe pour modèle, a voulu réaffirmer aux uns et aux autres qu’il reste le seul véritable maître du jeu électoral et non un décret traduisant la volonté d’une quelconque personnalité. Ce serait un véritable camouflet pour le président Macky Sall et une belle revanche pour le Pastef, pour Diomaye, pour Sonko, pour le peuple sénégalais dans son ensemble et pour la vitalité de son système démocratique, si cette élection était confirmée par la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA), qui dispose jusqu’à vendredi pour le faire.

Alors que Ziguinchor et d’autres rues de l’étendue du Sénégal sont dans une liesse folle, tous les regards restent rivés vers Dakar, dans l’attente impatiente de la confirmation de ce qui pourrait bien être un coup de tonnerre électoral.

Nguelifack Vijilin Cairtou

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