Nigeria, Bola Ahmed Tinubu investi Président

C’est en présence d’un parterre de personnalités issu des milieux politiques et économiques africains principalement que le président élu de la République Fédérale du Nigeria, que Bola Ahmed Tinubu et son vice-président, Kashim Shettima, ont officiellement pris fonction ce lundi 29 mai à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria.

Musulman du Sud-Ouest, issu de l’ethnie Yorouba et ancien tout puissant gouverneur de l’État de Lagos, Bola Ahmed Tinubu, âgé de 71 ans à la santé précaire, était le candidat sous les bannières du parti au pouvoir, Congrès des progressistes (APC), aux présidentielles du 25 février dernier. Surnommé le « faiseur de roi » ou « le parrain » en raison de son influence très grande sur le paysage politique nigérian, l’homme qui clamait « son tour » est tout de même conscient de son âge très avancée. Ce qui fait dire à plusieurs observateurs de la scène politique du pays le plus peuplé du continent, que son vice-président, Shettima, ancien gouverneur de l’Etat du Borno, âgé de 56 ans, serait bien plus qu’un Vice-Président.

Alors que les deux principaux candidats de l’opposition – Atiku Abubakar et Peter Obi – continuent à décrier les fraudes qui auraient émaillé les élections, appelant à une annulation pur et simple du scrutin, le nouveau locataire du palais Aso Villa qui est la résidence officielle des chefs d’État du Nigeria depuis 1991, a pour sa part promis de « s’acquitter de ses devoirs et de ses fonctions avec honnêteté, au mieux de ses capacités, fidèlement et conformément à la constitution ».

C’est un Muhammadu Buhari visiblement soulagé par le sentiment du devoir accompli, celui « d’avoir laissé un Nigeria en meilleur état qu’il ne l’avait trouvé », pour reprendre ses propres termes, qui quitte ses fonctions. Celui qui dit désormais vouloir s’installer dans son village natal où il a atterri peu après la cérémonie de passation de pouvoir a formulé ses vœux de réussite à son successeur.

Bola Ahmed Tinubu prend la tête d’un pays loin d’être au beau fixe. Entre récession économique du fait de la Covid-19 et dette colossale, la rareté des billets de banque qui ont vu leur valeur dégringolée, la persistance de la crise sécuritaire adossée aux activités de la nébuleuse Boko Haram qui n’est pas toujours anéanti, un contexte sociopolitique tendu mais aussi les mouvements irrédentistes de la région du Biafra qui se poursuivent pour ne citer que ceux-là. C’est dire que les défis sont immenses pour le septième président élu de la République Fédérale du Nigeria depuis le retour du pays à la démocratie en 1999.

  Nguelifack Vijilin Cairtou

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