Assemblée nationale : les conséquences de l’exclusion de Jean Michel Nintcheu du SDF
Le divorce entre le député Jean Michel Nintcheu (photo) et le Social Democratic Front (SDF) de John Fru Ndi est définitivement consommé. Dans une correspondance adresse ce 27 février au secrétaire général de l’Assemblée nationale avec en objet « mon exclusion des rangs du Social Democratic Front (SDF) », l’élu du Wouri Est à la Chambre basse du parlement demande l’arrêt de tous les prélèvements qui étaient effectués sur ses « deniers » de député en faveur de son ancien parti.
Il faut dire que malgré son exclusion du SDF, Jean Michel Nintcheu devrait continuer de siéger à l’Assemblée nationale. Certes, le règlement intérieur de la chambre basse du Parlement ne prévoit rien en cas d’exclusion ou de démission d’un député de sa formation politique. Mais avant le cas Jean Michel Nintcheu, il y a eu des précédents comme Ayah Paul Abine. En 2011, cet avocat avait démissionné du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) après s’être opposé à la révision de la Constitution visant la levée de la limitation du nombre de mandats au sommet de l’État, mais l’élu de la Manyu, dans la région du Sud-Ouest, avait continué de siéger.
Le véritable enjeu est de savoir si Jean Michel Nintcheu va continuer d’être considéré par l’institution comme député du parti qui l’a investi. Le RDPC étant ultra majoritaire à l’Assemblée nationale, la question ne s’était pas posée en 2011. La réponse à cette question pourrait avoir un impact sur la configuration du bureau de l’Assemblée nationale. Car l’article 17 du Règlement intérieur de la chambre basse du parlement prévoit que le bureau représente la configuration politique de l’Assemblée nationale.
Or, si Jean Michel Nintcheu n’est plus considéré comme député du SDF, le nombre d’élus de ce parti passerait de cinq à quatre. Une situation qui ferait désormais du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) la troisième force politique à l’Assemblée nationale après le RDPC (152 députés) et l’UNDP (Union nationale pour la démocratie et le progrès, 7 députés). La conséquence immédiate c’est que le SDF pourrait perdre le poste de questeur au profit du PCRN de Cabral Libii lors de la session de mars prochain.
En tout cas, dans sa correspondance, Jean Michel Nintcheu demande au secrétaire général de l’Assemblée nationale « de tirer toutes les conséquences de droit relativement à la constitution du bureau de l’auguste Chambre pour la session qui s’ouvre en mars ».
La semaine dernière, Jean Michel Nintcheu et une trentaine d’autres militants, des cadres pour la plupart opposés aux dirigeants actuels du SDF, ont été exclus du parti. Pour l’instant, seul l’élu du Wouri Est a réagi de manière officielle. Plusieurs autres affirment préparer un communiqué commun.Source : Michel Ange Nga, https://www.stopblablacam.com/politique/2702-10135-assemblee-nationale-les-consequences-de-l-exclusion-de-jean-michel-nintcheu-du-sdf