Cameroun, vers la consécration officielle de la double nationalité ?
S’achemine-t-on enfin vers la reconnaissance officielle de la double nationalité au Cameroun ? C’est du moins ce que laisse penser l’intervention du Ministre camerounais chargé des Relations Extérieures devant le parlement. À en croire Le Jeune MBELLA MBELLA, le régime camerounais serait enfin disposé à briser l’un de ses derniers tabous. Répondant aux questions des parlementaires, le chef de la diplomatie camerounaise a affirmé et je cite : « Dans les prochains mois, avoir une autre nationalité en dehors de celle du Cameroun, ne devrait plus être un handicap ». Dans le prolongement de son intervention, il a annoncé la préparation par ses services d’un projet de loi y afférent.
Pour rappel, la loi camerounaise portant code de la nationalité date de 1968 et consacre le régime de la déchéance de nationalité, faisant ainsi de notre Afrique en miniature l’un des derniers pays au monde à se montrer réticent envers ce qui est désormais une nécessité économique dans ce village planétaire, conséquence immédiate de la mondialisation.
En effet, l’alinéa a de l’article 31 de la loi susmentionnée, évoquant les voies de perte de la nationalité mentionne ” L’acquisition et la conservation volontaire ” d’une autre nationalité. Perd la nationalité camerounaise, « Le camerounais majeur qui acquiert ou conserve volontairement une nationalité étrangère ». Il apparaît de cet article que la nationalité camerounaise ne saurait rentrer en concurrence avec une autre nationalité
À en croire le Ministre, le texte en préparation devrait non seulement toiletter le code existant afin de l’arrimer aux exigences actuelles mais aussi y introduire quelques innovations en matière d’acquisition, de la possession et de la perte de la nationalité camerounaise. Avec le vote et la promulgation prochaine de cette loi, c’est la diaspora du pays des Lions Indomptables, qui a fait de cette question son cheval de bataille, qui s’en trouvera récompensée. Cette loi intervient dans un contexte où l’opinion populaire attribue, à tort ou à raison, la possession de la pluridisciplinarité à plusieurs thuriféraires du régime de Yaoundé.
La question qu’on se demande est désormais de savoir si les autorités camerounaises auront la disposition d’esprit d’aller au-delà de la double nationalité pour entériner la pluridisciplinarité ? Question à laquelle seule l’avenir nous éclaircira.
Nguelifack Vijilin Cairtou