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Réouverture des inscriptions en Thèse : ouf de soulagement dans le milieu universitaire

« Sur un autre plan, ayant été saisi à cet égard, par les jeunes, qui en étaient fort préoccupés, je viens d’ordonner la reprise des études doctorales dans les universités, au cours de cette année académique. »

C’est par ces mots que le Président de la République, nouvellement investi, a mis fin, dans son discours inaugural du septennat de « Grandeur et espérance », prononcé le 06 novembre dernier, à une violation flagrante du droit constitutionnel à l’éducation des Camerounais qui n’avait que trop duré. En effet, suspendu depuis le 17 juillet 2023 pour une panoplie de raisons diverses, le cycle doctoral au sein des Universités d’État du Cameroun vient ainsi de retrouver son statut de phase terminale du cursus universitaire. Trois ans d’attente et de lassitude dont les conséquences ne cessent pas avec cette réouverture tant le mal est profond.

Faisant suite à l’annonce du Chef de l’État, le Ministre d’État, Ministre de l’Enseignement Supérieur et Chancelier des ordres académiques, le Professeur Jacques FAME NDONGO, a publié le 07 novembre un communiqué. Il y invitait les principales autorités universitaires à une réunion stratégique de concertation dans ses services. On peut légitimement supputer que de ladite réunion se décident les modalités de sélection dans ces cycles récemment réouverts.

Un soulagement généralisé du milieu universitaire

Si les étudiants ne boudent pas leur plaisir de voir enfin cette injustice levée, ils regrettent tout de même la facilité à s’en prendre au monde académique à la moindre difficulté budgétaire. Des critiques qui, du reste, n’occultent pas leur satisfaction de pouvoir parachever leur cursus. Ils espèrent toutefois que les autorités politiques se montreront proactives dans l’anticipation des préoccupations futures qui ne manqueront pas de survenir et d’y trouver des solutions. Le plus urgent étant l’éternel problème de l’absorption socioprofessionnelle des néo-PhD qui frapperont d’ici trois ans à la porte de l’insertion. Ceci suppose le dépassement de la rhétorique du déficit de débouchés disponibles.

Les enseignants sont les autres grands bénéficiaires de cette réouverture, eux qui sont restés bloqués dans leur avancement d’échelon du fait de l’impossibilité de continuer à diriger les étudiants-chercheurs.

Un potentiel nid de corruption

Au titre des sonnettes d’alarme, il faut souligner que cette relance des inscriptions en thèse pourrait constituer un gigantesque nid de corruption du fait de l’accumulation des candidats n’ayant pas pu trouver mieux ailleurs.

Il n’est dès lors pas impossible d’assister à une marchandisation officieuse, à une surenchère desdites inscriptions si les critères de sélection ne sont pas clairement définis. Il faut éviter tout angle mort qui serait assurément instrumentalisé au profit de la corruption et des arrangements occultes.

C’est l’université camerounaise qui se retrouve ainsi revigorée et rétablie dans ses lettres de noblesse, à condition que les réformes annoncées comme motif de la suspension suivent. L’université n’a pas vocation à demeurer l’agneau sacrificiel d’un système social visiblement inadéquat, si ce n’est essoufflé, encore moins son souffre-douleur.

Vijilin NGUELIFACK

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