Le Gabon contaminé par « l’épidémie » des coups d’État ?
Dans son récent message prononcé à l’endroit des diplomates et autres membres du corps diplomatique français, le Président Emmanuel Macron, faisant spécialement allusion à la situation au Niger et dans la zone sahelo-sahelienne, dénonçait ce qu’il a alors qualifié « d’épidémie des coups d’État ». Ce matin au lever du soleil, l’on apprenait que cette épidémie, très contagieuse, se serait désormais propagée jusqu’en Afrique Centrale, notamment au Gabon voisin.
Après plus de trois jours d’autarcie du fait d’un blackout médiatique instaurée pour des besoins « d’organisation harmonieuse des élections générales », comme l’ont justifiées les autorités gabonaises, l’on apprenait aux premières heures du crépuscule l’annonce des résultats officiels de la présidentielle du pays d’Omar Bongo Odimba, donnant le président sortant Ali Bongo, non moins fils de l’autre, vainqueur avec un score de 64,27% des voix contre 30%.
Pour le principal candidat de la plateforme de l’opposition, le Pr Albert Ondo Ossa, il n’est pas question d’accepter ces résultats jugés truqués. Alors que les résultats étaient quasiment encore en cours de lecture, l’on s’étonnait de voir subitement apparaître sur le petit écran, une cohorte de militaires, tous corps confondus, annonçant l’annulation de l’élection et la dissolution des institutions républicaines, pour mettre en place, un Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).
Depuis lors c’est l’incertitude générale qui règne et les informations arrivent au compte goute. Ce scénario est d’autant curieux qu’il n’est pas sans rappeler celui de 2019, où une tentative avortée de coups d’État avait déjà eu lieu. Toutefois, Ali Bongo, au pouvoir depuis 2009, en dépit de son état quasi tétraplégique, rempilerait pour un troisième mandat en cas de confirmation de son élection.
Pour l’heure, Brice Oligui Nguema est l’homme fort du Gabon, la France condamne le coup d’État, la Russie et la Chine appellent à la prudence, l’Union Africaine condamne, un air de déjà vu, notamment en Afrique de l’Ouest où se trouve le foyer brulant d’une épidémie de coups d’État qui n’épargne pas Libreville. Nous y reviendrons !
Nguelifack Vijilin Cairtou