Turquie, Recep Tayiip Erdogan rempile pour un nouveau mandat de cinq ans
Ce n’était pourtant pas gagné d’avance, tellement les sondages le donnait perdant. Cependant, il – celui que ses partisans surnomment affectueusement le Raïs – l’a fait. Lui, c’est Recep Tayiip Erdogan, ancien Premier Ministre entre 2003 et 2014, avant de devenir Président de la République pour la toute première fois et s’y est constamment maintenu jusqu’aujourd’hui. À la tête de ce pays, il en a fait une économique majeure et partant un acteur géopolitique incontournable de la scène internationale, régionale et globale comme le témoigne le rôle central qu’il joue dans le cadre de la guerre russo-ukrainniene, où il a l’écoute attentive des deux belligérants.
Le 14 mai dernier, le Président sortant arrivait en tête du premier tour de la présidentielle avec un peu plus de 49,05% des suffrages, juste devant la coalition de l’opposition conduite par Kemal Kilicdaroglu. Son parti remportait également les élections législatives qui étaient organisées le même jour. Ce soir du dimanche 28 mai, lors du deuxième tour des élections, c’est avec un score sans appel de 52% des suffrages valablement exprimés, que le leader du parti de la justice et du développement (AKP) remporte ladite élection. Quelques cadors de la coalition de l’opposition ont d’ores et déjà reconnu leur défaite mais pas le principal challenger.
Tout semblait pourtant mal embarqué pour l’AKP et son leader historique à cause d’une conjonction de facteurs.
Tout d’abord, la coalition impressionnante qu’avait pu réunir autour de sa candidature unique l’opposant Kemal Kilicdaroglu, – ensuite le puissant séisme de magnitude 7,5 sur l’échelle de Richter qui a endeuillé la péninsule turquo-syrienne en février dernier, faisant plus de 50 mille morts pour le seul compte de la Turquie. Un séisme selon l’analyse de plusieurs experts de la Turquie, aurait pu sceller définitivement le sort du Raïs. Un report des élections fut même envisagé, du moins avant d’être rejeté par le Président – Enfin son état de santé chancelant qui l’avait d’ailleurs contraint à mettre entre parenthèse sa campagne pour une période de 48 h. Mais, tous ces facteurs n’auront pas suffi à défaire le puissant appareil politique construit par Erdogan.
Dans le registre des reconnaissances internationales, le président russe Vladimir Poutine, le Premier Ministre Hongrois Viktor Orban ou encore Emmanuel Macron de France l’ont d’ores et déjà félicité pour ce nouveau mandat qui, dit-il, serait son dernier.
Nguelifack Vijilin Cairtou