JIFD 2023 : « il faut réduire la fracture numérique », selon Pr. Marie Ba’ana Etoundi

Madame le Vice-doyen chargée de la Recherche et de la Coopération de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Douala aborde ici, la question de l’importance du numérique pour les sciences humaines et sociales. Elle est Point focal genre dans la même Faculté et a saisi cette occasion pour parler des avantages et des inconvénients de la digitalisation.

Pr. Marie Louise Ba’ana Etoundi, Vice-doyen chargée de la Recherche et de la Coopération, point focal genre à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Douala

CAMPUS UNIVERS : Quelle est la place de l’informatique dans les sciences humaines ?

Pr Marie Louise Ba’ana Etoundi : Ceci a été prouvé au cours de la table-ronde dont j’étais à la modération du panel. Il s’agissait de réveiller les consciences, de dire à nos collègues, à nos étudiants, que la Faculté des Lettres et Sciences Humaines est engagée dans un programme d’innovation technologique. Parce qu’il n’y a pas d’innovation sociale, il n’y a pas d’innovation économique sans innovation technologique.

CU : On sait que la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH) tient à cœur la professionnalisation des enseignements dans ses programmes. Qu’est-ce qui est fait concrètement pour atteindre cette innovation technologique dans votre établissement ?

BE : Dans le cadre de la professionnalisation avec les femmes, nous nous sommes engagées à mettre sur pied un programme de formation, voire d’entraînement permanent qui va nous permettre de nous arrimer aux objectifs de la SND 30, ceux de l’Université de Douala et les objectifs fixés par le doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, le Pr. Robert Kpwang Kpwang.

CU : Quels sont les avantages pour les sciences sociales de se tourner vers la digitalisation ? 

BE : Nous sommes un monde transversal et pluridisciplinaire. De la linguistique, en passant par le bilinguisme à la communication. C’est justement sur ce dernier point que le Pr. Thomas Atenga du département de communication a été invité, car les technologies de l’information et de la communication sont au centre de nos préoccupations. Nous avons aussi fait appel aux philosophe, psychologue et anthropologue. Nous nous rendons compte que cette richesse scientifique n’est pas appréciée à sa juste valeur.

En tant que Vice-doyen et femme, il fallait qu’on se mobilise pour réaffirmer nos priorités en faveur de cette innovation technologique qui nécessairement va nous amener à mieux partager le produit de nos recherches au village planétaire et à mieux communiquer avec notre environnement pour une meilleure efficience administrative, qui va replacer la gent féminine dans la perspective de l’égalité, voire de l’équité. Puisqu’au niveau réglementaire, il n’y a pas d’égalité entre les hommes et les femmes, au niveau des avancées technologiques, il faut réduire la fracture numérique.

CU : Qu’en est-il des dangers de l’innovation technologique ?

BE : Bien sûr, on se demande si cela ne va pas ternir la dimension humanisante en Afrique. C’est pour cela qu’on parle aussi de quelle informatique pour les sciences humaines et sociales. Nous allons veiller à ce que l’intelligence artificielle soit au service de l’homme pour valoriser justement les qualités humaines : la socialité, la paix sociale, l’égalité, et surtout l’équité en faveur du genre.

Je m’en voudrais de na pas adresser mes vifs remerciements au Colonel Roger Mbolo qui a bien voulu répondre favorablement à notre invitation. Je rappelle qu’il est Ingénieur, Docteur chevronné, reconnu à l’échelle internationale, et il nous a expliqué en termes simples que nous pouvons nous ouvrir au monde sans crainte. Il nous a également indiqué que le serveur qui est mis à notre disponibilité nous permet de saisir des opportunités et il est à signaler que grâce à ses soins et à ceux de ses étudiants, la Faculté des Lettres et Sciences Humaines a fait cette conférence en étant connectée au monde.

Propos recueillis par Jean Bosco BELL

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