Couronne Britannique, Charles III imprime sa marque

Après soixante-dix ans d’attente dans l’antichambre de la royauté, presqu’une éternité passée dans l’ombre de sa mère bien-aimée, le nouveau roi Charles III accède enfin au trône. De retour du palais écossais de Balmoral, dans lequel la Reine a rendu l’âme, le petit fils du roi George VI s’est offert son premier bain de foule en tant que roi. Sourire modéré, la funeste circonstance oblige, serrant quelques mains par ci par là, il est déjà révolu ce temps où, affaibli par l’âge, sa mère la reine Elizabeth II, ne se contentait plus que du service minimum.

Le regard fixe, la mine triste, costume sombre, cravate noire sous une chemise blanche, cheveux grisonnants, en arrière-plan, une image de la défunte reine revêtant une robe bleue, pièce royalement décorée, c’est dans une position assise, les mains enfouis sous l’immense bureau que le nouveau roi, Charles III, s’est adressé pour la première fois en cette qualité à ses sujets.

Les premiers mots de son discours furent bien sûr, un hommage retentissant à sa prédécesseuse au trône : « je vous parle aujourd’hui avec un profond chagrin. Tout au long de sa vie, Sa Majesté la Reine – ma mère bien-aimée – a été un exemple pour moi et pour toute ma famille et nous lui devons la dette la plus sincère qu’une famille puisse devoir à leur mère, pour son amour, son affection, ses conseils, sa compréhension et son exemple », a-t-il dit. Dans une adresse consacrée en grande partie à la défunte reine, Charles III promet de suivre son exemple dans le “dévouement à servir”. Il ne manque pas d’évoquer furtivement le nouveau rôle dévolu à la reine consort, son épouse Camila, celui de son fils aîné, le prince William duc de Cornouailles et de Cambridge, à qui il cède le Pays de Galles. Un mot sur son second fils, le prince Henry. En revanche, pas un maigre mot sur son frère Andrew.

Le désormais Roi Charles III, nom de baptême qu’il s’est choisi, aura fort à faire pour égaler l’aura planétaire de sa défunte mère. On peut tout de même se demander s’il échappera au destin peu reluisant des rois couronnés sous l’appellation Charles, quand on sait que le roi Charles 1er du nom sera exécuté en 1649 pour de nombreux reproches formulés à son endroit, notamment son caractère colérique et son règne très autoritaire, et que le roi Charles II dans le même sillage, fut loin d’être ce que les sujets de la couronne considéraient comme un grand roi.

Agé de 73 ans alors qu’il s’apprête à accéder officiellement à la couronne, une certitude est que le fils aîné de la reine Elizabeth II ne battra pas le record de longévité établi par sa devancière. Quoi qu’il détienne tout de même quelques records certes peu enviables, notamment ceux du roi le plus âgé lors de son accession à la couronne et son corollaire, celui du prince héritier qui aurait le plus attendu pour accéder au trône, de celui qui serait resté le plus longtemps prince de Galles.

Autre certitude est que celui-ci ne sera pas aussi effacé politiquement que celle qui lui cède la couronne. En effet, le désormais roi Charles III n’a jamais véritablement respecté, du temps où il n’était que premier héritier dans l’ordre de succession à la couronne, l’obligation de réserve ou de neutralité qu’impose l’appartenance à la famille royale, tant ses opinions sont connues sur les sujets les plus pressants. Le Brexit, le climat, l’écologie, son conservatisme d’un point de vue politique etc. Bref, s’il dit vouloir ressembler à sa mère, il va sans dire qu’il ne saurait abroger sa propre ipséité.

Le tumulte qui aura marqué sa vie personnelle, notamment avec ces deux mariages impactera-t-il sur sa vie publique ? Rien ne permet de l’affirmer. Toutefois, le règne, naissant du roi Charles III, s’annonce déjà très mouvementé. Parmi ses défis les plus urgents, il devra travailler à rendre la monarchie acceptable pour le commun des citoyens de Sa Majesté qui expriment en une masse déjà critique, un rejet grandissant de la monarchie. Remettre de l’ordre au sein de la famille royale, ébranlée ces derniers temps par de nombreux scandales retentissants. En attendant, l’ensemble des sujets de Sa Majesté à travers le monde peut déjà entonner leur nouvel hymne : le “Good save the King”.

Nguelifack Vijilin Cairtou

Une réflexion sur “Couronne Britannique, Charles III imprime sa marque

  • septembre 11, 2022 à 5:07 pm
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