Baccalauréat 2024 : un taux de réussite alarmant au Cameroun

Le verdict est tombé pour le baccalauréat 2024 au Cameroun, et les résultats sont catastrophiques. Sur les 132 920 candidats présents, seulement 36 615 ont été admis, soit un taux de réussite de 27,55%. Ce chiffre est en chute libre comparé aux 75,73% de l’année précédente.

Cette année, 133 868 candidats s’étaient inscrits pour les épreuves, mais 848 étaient absents. Parmi ceux qui ont passé l’examen, 11 ont été impliqués dans des actes de fraude. Ces infractions sont en cours d’examen, et des sanctions seront appliquées pour maintenir l’intégrité du processus.

Les chiffres par filière révèlent également des disparités inquiétantes : le Bac A4 All affiche un taux de réussite de seulement 6,35%, le Bac A4 Esp de 6,90%, tandis que le Bac D et le Bac C atteignent respectivement 48,90% et 52,56%. Le Bac E, avec un taux de 71,74%, est l’exception, surpassant largement les autres filières.

Des causes multiples expliquent cet échec massif. Selon certains observateurs, l’attitude irresponsable des élèves, souvent distraits par les smartphones et les réseaux sociaux, est un facteur clé. Les parents, parfois trop permissifs, et les enseignants, dont certains manquent de rigueur, sont également pointés du doigt. Le rôle des pouvoirs publics dans la gestion de l’éducation est aussi critiqué.

Les délibérations de cette année ont été particulièrement strictes. Contrairement aux sessions précédentes où une moyenne de 8 pouvait suffire, l’Office du Baccalauréat du Cameroun (OBC) a fixé la barre à 12, arguant que les épreuves avaient été largement diffusées sur les réseaux sociaux avant les examens. Cette rigueur, bien que nécessaire pour garantir l’équité, a contribué à la faible réussite.

Les réactions à ces résultats sont variées. Certains, comme le blogueur Peupah Zouzoua, moquent la situation, soulignant la faiblesse des filières littéraires. D’autres, comme le Patriote Camerounais, déplorent l’influence néfaste des téléphones et des réseaux sociaux sur les élèves.

Tragiquement, l’impact psychologique de ces résultats a conduit à des drames. À Yaoundé, une candidate du Lycée Moderne de Nkozoa a tenté de se suicider après avoir échoué, tout comme une autre élève du collège Marie Albert.

Ces incidents rappellent l’importance de soutenir les étudiants dans l’échec et de leur faire comprendre que cet échec n’est pas une fin en soi. Pour l’avenir, il est crucial que tous les acteurs de l’éducation – parents, enseignants, et autorités – travaillent ensemble pour offrir un environnement propice à l’apprentissage et à la réussite.

Jean Bosco BELL

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