Entretien exclusif avec Joseph Lima grand acteur du football camerounais
L’ancien président de ligue régionale de football du littoral, Joseph Lima était face à William Nlep, le jeudi 1er Juin 2023 pour parler de son parcours en tant qu’ancien dirigeant du football au Cameroun, mais surtout pour évoquer la situation dans laquelle se trouve football Camerounais actuellement.
William Nlep : Bonjour président Lima, déjà permettez-nous de vous remercier d’avoir accepté de nous recevoir pour cet entretien exclusif.
Joseph Lima : Bonjour à vous, c’est moi qui vous remercie, même si je dois vous avouer que c’est la première fois que je donne mon accord aux journalistes pour ce type d’exercice, car je ne donnais pas accès aux journalistes de m’interviewer sur les questions qui concernent le football.
William Nlep : Alors je vais vous inviter à rentrer dans le vif du sujet, en tant qu’ancien président de la ligue régionale de football, quel regard jetez-vous sur le football dans la région du littoral et en général au Cameroun pendant votre mandat jusqu’à l’accession de Samuel Eto’o fils à tête de la fédération camerounaise de football ?
Joseph Lima : Tout d’abord laissez-moi vous dire que à notre époque on ne parlait pas de ligue régionale de football, mais plutôt de ligue provinciale de football, ensuite j’aimerais rappeler ici que j’ai été premier vice-président de la ligue régionale pour le littoral pendant un mandant et président pendant deux ans. A notre époque, du moins dans mon littoral natal que j’affectionne beaucoup, je faisais marcher le football avec mes fonds propres de tel sorte que je payais les arbitres avec mes propres sous. Nombreux sont encore en vie, ils peuvent en témoigner ceci, pour animer le football dans ma province qui est aujourd’hui devenue une région j’ai fait don de ma personne. Le football à notre époque évoluait en dents de scies parce que certains avaient leurs idées qui n’étaient pas celles de celui qui gère le football aujourd’hui. D’ailleurs je me souviens à l’époque, les gens allaient plus dans les stades pour regarder les rencontres de deuxième division que celles de première division, parce qu’il y-avait plus d’engouement en allant regarder un match de deuxième division que celui de deuxième division.
Aujourd’hui les gens ne vont plus voir les matchs dans les stades du moins ils ne sont plus nombreux comme à notre époque et ceci parce que bon nombre de camerounais croient que le football est une question d’argent, mais non, le football n’est pas seulement un affaire d’argent. Celui qui injecte l’argent dans le football doit aller vers la communauté de masse (villages, arrondissements, villes etc.). Laissez-moi vous dire ce qui a réduit mon engouement pour le football camerounais. C’est lorsqu’on a permis aux sociétés de créer les clubs (Coton, Azur, etc.), lorsque cela s’est produit, moi je leur ai donné ma vision des choses, car c’est bien beau de donner accès aux sociétés de créer des clubs, mais il faut que celles-ci entrent en contact avec les communautés corporatives. Plus loin je proposais même à l’époque que ces sociétés aient leur championnat propre. Si les sociétés ont de l’argent elles doivent prendre les clubs mythiques des communautés parce que c’est le système des communautés qui fédèrent les énergies dans le football qui est aujourd’hui le sport roi et la ville de Douala a toujours été considérée comme la ville du football au Cameroun d’ailleurs c’est d’ici que la flamme du football est partie pour s’étendre dans le reste des grandes métropoles du pays. Aussi longtemps que les promoteurs de clubs vont résumés le football à une histoire de famille ou de personne ça ne va pas marcher, car le football est un sport de masse et de communautés et c’est sur lui que les camerounais s’accrochent pour démontrer leur amour pour leur pays.
William Nlep : Merci pour ces éléments de réponses président, maintenant en votre qualité d’ancien président de ligue régionale de football pour le littoral, quels conseils donneriez-vous aux propriétaires de clubs actuels pour que le Cameroun se retrouve davantage aujourd’hui comme à votre époque avec des stades pleins ?
Joseph Lima : Ce que je peux donner comme conseils aux propriétaires de clubs qui sont d’ailleurs mes collègues, c’est que primo, ceux qui ont l’argent et qui veulent faire marcher le football camerounais, rentrent dans les clubs de masses et investissent dans ces clubs, deuzio qu’ils n’accordent pas d’intérêt aux ont dits, d’ailleurs le football c’est le bavardage et c’est d’ailleurs ce bavardage qui crée de l’engouement dans le football lors des matches dans les stades. Pour cela donc, il faut d’abord que l’on enlève dans la mentalité des uns et des autres que le football c’est d’abord l’argent. Car le football c’est d’abord la masse, la communauté, tout le monde doit donc s’y mettre, les pauvres comme les riches, nous devons soutenir le football camerounais. Le dernier conseil que je vais donner aux propriétaires de clubs, c’est de sortir dans les affaires de clans et de se respecter mutuellement, si tous on respecte ces principes, le football camerounais va retrouver sa grandeur.
William Nlep : Une dernière question à deux volets pour sortir de cet entretien . Voyez-vous en Samuel Eto’o Fils le messie du football camerounais, déjà comme joueur il l’a été en quelque sorte et aujourd’hui comme président de la FECAFOOT on peut penser qu’il l’incarne, quel conseil pouvez-vous donner à Samuel Eto’o Fils afin qu’il s’améliore davantage dans sa gestion du football camerounais ?
Joseph Lima : Déjà, laissez-moi vous dire que dans la vie des mondains, pour avoir un enfant comme Samuel Eto’o Fils il faut deux cent ans, parce que Dieu étudie une personne avant de l’envoyer dans le monde, il n’envoie pas les gens au hasard, même les dirigeants des pays à travers le monde ont été préalablement étudiés, puis choisis par Dieu à la base. Samuel Eto’o a fait du football camerounais l’étoile de l’Afrique, déjà il quitte de bon footballeur à dirigeant. Certains diront que je le dis parce que c’est mon neveu, mais moi je le dis parce que ce qu’il est en train de faire pour le football camerounais et qu’il continuera d’ailleurs de faire, même moi je ne pouvais pas le faire.
Dans la vie il faut se dire les vérités en face, Eto’o veut faire du Cameroun à la fois un pays de grands footballeurs et de football, parce que voyez-vous, on peut être un pays de grand footballeurs avec de grandes infrastructures modernes et ne pas être un grand pays de football. Depuis qu’il est arrivé à la tête de la fédération camerounaise, il a révolutionné le football camerounais, vous-même vous le voyez d’ailleurs, alors pour répondre au premier volet de votre question oui, Samuel Eto’o Fils est le messie du football camerounais car il fait ce que nombreux qui sont passés par là n’ont pas réussi à faire ce, en si peu de temps. Maintenant pour répondre au second volet de la question, pour le conseil à Eto’o je lui dirai tout simplement qu’il doit rester tel qu’il est car il est sur la bonne voie, mais malgré cela il doit davantage rester à l’écoute de tout un chacun, il doit prendre tous les conseils qui viennent à lui , mais dans ces conseils que l’on lui donne il doit faire le tri des conseils, notamment ceux qui vont dans la même direction que ses projets pour le football camerounais en général et en particulier pour la fédération camerounaise de football. Pour sortir je lui dirai tout simplement de ne pas trop donner d’intérêt à ce que les uns et les autres disent à son sujet car dans tous les domaines de la vie, il y-a toujours les brebis galeuses.
William Nlep : Nous sommes arrivés à la fin de cet entretien exclusif, merci une fois de plus président lima joseph d’avoir accepté de nous accorder cet entretien, nous ne sortions pas tout de même de cet entretien sans toutefois mentionner qu’aujourd’hui vous êtes conseiller municipal, aussi vous avez été pendant plus de dix-huit ans deuxième adjoint au maire de la mairie de Douala deuxième, merci, et à très bientôt !
Lima Joseph : C’est moi qui vous remercie d’être passé dans mon bureau, les portes vous seront toujours ouvertes à chaque fois que vous besoin de moi.
INTERVIEW CAMPUS UNIVERS et CAMERVIBES MAGAZINE