Forum, l’APEVV et le PRICNAC sanctuarisent l’Innovation

L’Association pour la Promotion d’un Environnement Vert et Vivable (APEVV), en osmose avec l’organisation consacrée à la Promotion de la Recherche, de l’Innovation et de la Culture du Numérique en Afrique Centrale (PRICNAC), a organisé le vendredi 10 février 2023 à l’Amphithéâtre 501 du Campus 2 de l’Université de Douala, la première édition du Forum dénommé SYNERIME ( Synergie entre les Écosystèmes de la Recherche et de l’Innovation, et le Monde des Entreprises), devant un public éclectique séduit.

De quoi s’agit-il ?

Sous les propos de différents orateurs tels Flavien Simo Kouatcha, initiateur dudit Forum ou le Professeur Dominique Meva’a Abomo, on a pu cerner le problème posé et les solutions envisagées. Dans sa leçon inaugurale intitulée « Défis et enjeux de la synergie entre les écosystèmes de la recherche et innovation et l’environnement de l’entreprise », ce dernier a rappelé que ce Forum est en phase avec la vision du Président Paul Biya et les orientations du Pr Magloire Ondoa, à travers l’accent mis sur la culture de l’entrepreneuriat au Cameroun. Le Sieur Meva’a, après avoir dressé un état des lieux socio-économique peu reluisant de l’Afrique a fait remarquer que tout n’est pas noir. Car le potentiel est énorme en termes de possibilités et d’innovations.  Seulement, voici le problème : comment transformer une innovation, une idée en une valeur ? Comment les génies de la recherche peuvent parvenir à convertir leurs talents en une activité rentable à travers la commercialisation ? Question centrale et fil conducteur de ce Forum SYNERIME qui s’emploie à rapprocher les écosystèmes de la recherche et des innovations, et le monde des entreprises.

Pour y répondre, l’orateur a calibré l’innovation à succès en 5 piliers :

  1. La contingence, qui déclenche l’activité dans le but de résoudre un problème
  2. La créativité
  3. La valeur ajoutée à l’existant
  4. La compétitivité
  5. La socialisation, en d’autres termes l’utilité dans la société.

Il s’agit d’un processus. Pour aller plus loin dans cette réflexion, le Pr Dominique Meva’a a évoqué différents systèmes d’innovation.  

            D’abord le système en triple hélices constitué de l’acteur académique, l’entreprise et l’État qui sert de régulateur. Ensuite le système en quadruple hélice, qui intègre aux trois premiers éléments la démocratie, entendu le respect des droits de l’homme et le volet participatif. Enfin le système d’innovation en quintuple hélices qui en plus, intègre l’environnement. Sur cette base, toute innovation est mesurable. Dans cette interaction entre différents acteurs, notamment les chercheurs, les entreprises, l’État, les médias et autres institutions publiques et privées, les défis à relever sont les suivants :

  1. Le défi culturel, culture de la recherche et de l’innovation.
  2. Le défi politique qui pousse à la mise en place d’une politique de l’université de l’innovation.
  3. La question du financement qui se présente en termes de caractéristiques et d’opportunités.
  4. Le défi territorial, car l’innovation implique les territoires, c’est l’ère de la municipalisation de l’innovation.
  5. Le défi de la diffusion et de la valorisation de l’innovation, le grand défi que ce Forum contribue à relever, en phase avec le gouvernement et l’AUF, l’Agence Universitaire de la Francophonie. Après la leçon inaugurale, place au 2 panels qui ont abordé ces questions d’un point de vue pratique.

Un mot sur les Panels

Deux panels ont amplement animé les débats de ce Forum SYNERIME. Modérés par Madame Njanko Grace, ils avaient pour thèmes et intervenants : « Synergie entre recherche et innovation – entreprise : une coopération au service de la société » animé par Martial Gervais Oden Bella, Professionnel, Dr Lauraine Tiogning Kueti épse Djogué, académicienne, Jean Patrick Ketcha, incubateur et « Financement de la recherche et de l’innovation », animé par Arnaud Kamdem, Professionnel, Dr Gertrude Palaï-Baipame, académicienne et Rolin Foko, financier. Tous ces intervenants pétris de science et d’expérience ont répondu aux préoccupations de l’auditoire.

Panel 1
Panel 2

De manière générale les experts ont enseigné que « Quand on sait où on va, on se perd rarement en chemin » « Qui veut aller loin ménage sa monture ». Ainsi les acteurs de l’innovation doivent s’armer d’audace, identifier clairement les besoins, trouver des solutions, en mesurer les valeurs et être compétitif. Il y a toujours un peu de darwinisme dans tout ça, un zeste d’adaptation et une once d’évolution. Il est très important de savoir repartir après les échecs, le succès appartient à ceux qui méthodologiquement savent aller de l’avant, en bravant les difficultés. En plus d’être un acteur impliqué, il faut savoir choisir son équipe et s’entourer de personnes compétentes. Être à jour en termes de règlementation est un minimum d’exigence, se créer un réseau, compter d’abord sur ses fonds propres, s’appuyer sur des proches qui peuvent être des associés avant de devenir des actionnaires. Beaucoup de conseils et bien d’autres astuces qui ont meublé les échanges avec un public conquis, lequel a bu comme du petit miel, les propos du mot de fin du Pr Robert Kpwang Kpwang, Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Douala.

En phase avec le SNEE

Madame Chavelie Bayiha représentante du Gouverneur du Littoral

Si la représente de Monsieur le Gouverneur de la région du Littoral, Madame Chavelie Bayiha a transmis les encouragements du Gouverneur, elle a rappelé que le Gouvernement exprime sa reconnaissance pour les actions menées en faveur de la jeunesse, et salué cette initiative de l’APEVV, l’articulation avec le Gouvernement et l’AUF s’est exprimée dans le détail du champ de l’application avec le propos de monsieur le Doyen. En effet le Pr Robert Kpwang Kpwang a fait une présentation édifiante en la matière en soulignant que lé 13 Janvier 2023, le Ministre d’État, Ministre de l’Enseignement Supérieur a signé la circulaire N°23/00001/MINESUP/SG/DAJ/DRCU, portant Statut National de l’Étudiant Entrepreneur des Universités Publiques et Privées au Cameroun. Un document, précise le Doyen, qui s’inscrit dans la continuité de la loi d’orientation universitaire de 2001 qui pose les jalons de la professionnalisation. C’est ainsi que les socio-humanistes de l’Université de Douala se sont investis dans la voie de la professionnalisation sans sacrifier aux missions premières.

Le Pr Robert Kpwang Kpwang, devant l’auditoire attentif

Le SNEE est accordé aux étudiants qui sont vraiment déterminés à s’investir dans la création d’une entreprise et cette volonté agissante passe par le feu de 5 étapes :

  1. Il faut être étudiant du public ou du privée.
  2. Il faut être impliqué dans votre établissement, dans la vie associative des clubs et associations où on acquiert des réflexes de leaders.
  3. Il faut être recommandé, soit par une entreprise, soit par une organisation professionnelle.
  4. Avoir des bases en informatique (Word, Excel, Power-point, etc.) au minimum.
  5. Avoir déjà participé à des foras de compétition ou de détection de talents.

Tout un programme auquel il faut pouvoir souscrire pour espérer bénéficier du Statut National de l’Etudiant Entrepreneur au MINESUP ou dans n’importe quel ministère agissant dans le cadre de ce programme. Pour finir, le Pr Robert Kpwang Kpwang a rappelé le travail de coaching qui est fait à cet effet à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines et a demandé aux étudiants de mettre en application, les conseils qui ont été donnés tout au long de ce premier Forum SYNERIME. Pratiquement un hymne à l’innovation et son articulation à l’entreprise. Vivement la prochaine édition !

Un public éclectique

Jean Bosco BELL

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