Regard prospectif sur les élections de 2023 en Afrique

Pas moins de sept scrutins électoraux présidentiels meubleront l’actualité politique du continent africain en cette année 2023. Des rendez-vous cruciaux, parfois incertains qui n’augurent pas toujours des lendemains qui chantent, depuis l’avènement de la démocratie après le discours de la Baule. Parlons-en !

            Le Nigeria, le Gabon, la Sierra Leone, le Liberia, le Congo Kinshasa, Madagascar, le Soudan du Sud, la Libye sont les pays qui devraient, a priori, voir se tenir des élections présidentielles cette année. Notons tout de même qu’en ce qui concernent, libyens et Sud-Soudanais qui sont des pays au contexte particulièrement insécures et politiquement sensible, ils devront prendre leur mal en patience à cause des reports sine die déjà prononcés des présidentielles sensées s’y tenir courant 2023. Revue des étapes et état des lieux.

 Le Nigeria ouvre le bal

            Le 25 février prochain, plus de 200 millions de nigérians seront appelés aux urnes pour désigner leur nouveau président, successeur de Muhammadu Buhari, 80 ans, qui vient d’épuiser son second mandat consécutif et ne peut constitutionnellement plus se représenter à la tête de cette fédération de trente six États. Cette situation n’est pas pour déplaire aux 18 candidats qui luttent pour prendre le contrôle de la première économie africaine. Nous y reviendrons !

 L’incertitude gabonaise

            Bien malin celui qui pourra dire si les gabonais procéderont effectivement au choix de leur nouveau président au cours de cette année. Alors que le président Ali Bongo Ondimba, arrive à l’expiration de son second septennat à la tête de ce pays forestier et pétrolier, il s’est bien gardé d’annoncer la tenue de la présidentielle conformément au calendrier électoral du pays de Léon Mba. Toutefois, les préparatifs dont la tenue du congrès du PDG – Parti Démocratique Gabonais – couplés aux appels incessants à candidature du président Bongo, laissent entrevoir la possibilité de la tenue du scrutin au second semestre de l’année. Pour les gabonais, la question de la représentation du candidat Bongo ne se pose presque plus et ce, en dépit des difficultés consécutive à un AVC qui l’avait frappé en octobre 2018 et dont il continue à charrier les séquelles. De l’autre côté, l’opposition gabonaise, bien que divisée, essaie de faire bloc pour exiger la réforme du code électoral, sans pour autant en faire un préalable à la tenue de l’élection.

Sierra Léonais en piste

            Autre scrutin majeur sur le continent africain cette année 2023 est celui que connaîtra la Sierra Leone, le 23 juin 2023, comme l’annonçait la commission électorale du pays en mars 2022 pour dissiper les suspicions suscitées par la pandémie à Covid-19 qui faisait craindre un report. Aussi, Julius Maada Bio, le Président sortant et candidat à sa propre succession pour le compte du Sierra Leone People’s Party (SLPP), ameute déjà ses troupes. Une élection avec peu d’engouement car jouée d’avance selon les observateurs.

  Libériens en attente

            Georges Weah, sans doute l’un des présidents les plus célèbres d’Afrique devrait remettre son fauteuil en compétition à la faveur de la présidentielle annoncée pour octobre prochain. Seule incertitude, l’on ignore pour le moment l’identité de la personne avec qui il constituera le ticket gagnant pour cette élection eu égard aux nombreuses tensions dont la presse libérienne fait état entre lui et sa vice-présidente, Jewel Taylor, l’ex-épouse de l’ex-président libérien Charles Taylor. Tout compte fait, les enjeux de ce scrutin sont loin de se réduire aux candidats en lice, tellement le contexte socio-économique est préoccupant dans l’un des pays les pauvres d’Afrique.

Cap sur Madagascar

            État insulaire situé sur la côte Sud-est africaine bordé par l’océan Indien, cette île de plus de 26 millions d’habitants, connait l’une des situations politiques les plus précaires du continent. Entre coup d’état, tentative de coup d’état, insécurité généralisée et situation économique tendue, il y a de nombreux éléments qui ne plaident pas en faveur du Président sortant Andry Rajoelina qui défendra son bilan contre une opposition décidée à en découdre. Nous n’y manquerons pas d’y revenir.

Kinshasa pour boucler la boucle

 Le 20 décembre prochain, le président congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, affrontera avec sa coalition des mastodontes de la politique congolaise à l’instar du milliardaire Moïse Katumbi. En effet, l’ancien gouverneur de la richissime province du Katanga et ancien allié du président Tschisekedi a, en dépit de ses déboires judiciaires, confirmé sa volonté de se porter candidat à ce scrutin. Martin Fayulu, autre poids lourd de l’opposition congolaise, qui n’a de cesse de revendiquer sa victoire « volée » depuis la dernière élection présidentielle qui avait conduit au départ du Président Joseph Kabila, n’entend pas non plus rester en retrait de cette élection qui s’annonce palpitante.

Dans ce climat de stratégies pré-électorales, les faits et gestes de l’ancien président Joseph Kabila Kabangué sont scrutés à la loupe en vue de cette compétition qui viendra clore le feuilleton électoral de l’année 2023 en Afrique. Mais d’ici là, on reste dans l’expectative.

 Vijilin Cairtou Nguelifack

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