Marginalisation des étudiants des IPES : un scandale silencieux

C’est une réalité dérangeante, une injustice criante que les étudiants formés dans les Instituts Privés de l’Enseignement Supérieur (IPES) au Cameroun doivent affronter au quotidien. En effet, un conflit ouvert entre le Ministère de la Santé Publique (MINSANTE) et le Ministère de l’Enseignement Supérieur (MINESUP) a créé un climat toxique, affectant non seulement les institutions de formation, mais surtout les étudiants qui en sortent diplômés. L’Association Nationale des Institutions Privées d’Enseignement Supérieur du Cameroun (ANIPES) a tiré la sonnette d’alarme le 4 juin 2024, lors d’une réunion à l’Institut Supérieur des Technologies et des Arts Graphiques (ISTAG). Une alerte qui dénonce un système qui broie l’avenir de milliers de jeunes Camerounais.

Des diplômes non reconnaissables et des stages inaccessibles

Le problème est double. D’une part, les diplômes délivrés par les IPES en sciences de la santé ne sont pas reconnus par l’Ordre des Professionnels Médico-Sanitaires (OPMS). D’autre part, les étudiants issus de ces institutions se voient refuser l’accès aux stages dans les structures sanitaires publiques. Une double peine qui les met sur la touche du marché de l’emploi. Comment justifier que des étudiants formés selon des programmes validés par le Ministre de l’Enseignement Supérieur soient écartés ainsi, simplement parce que leurs diplômes sont estampillés d’un sceau privé ?

Stigmatisation et préjugés

Pire encore, cette marginalisation est alimentée par des déclarations calomnieuses relayées dans les médias, visant à discréditer la qualité de l’enseignement dans les IPES. Cette stigmatisation ne repose sur aucun fondement tangible. Les IPES du Cameroun, opérant sous des autorisations légales et délivrant des diplômes reconnus par le Chancelier des ordres académiques, contribuent largement à la formation de professionnels compétents et dévoués. Leur seul tort ? Ne pas faire partie du giron public.

Une contribution cruciale à la formation des cadres de santé

Il est crucial de rappeler que les IPES jouent un rôle essentiel dans le paysage éducatif camerounais. Elles participent activement à la mission de service public de l’enseignement supérieur en offrant des formations de qualité qui répondent aux besoins du secteur médico-sanitaire. En les marginalisant, c’est toute une génération de professionnels de santé qu’on sacrifie, au détriment de la population qui en subit les conséquences.

Appel à l’action

L’ANIPES, par la voix de son Secrétaire exécutif national, Gabriel Djankou, a lancé un appel vibrant au gouvernement camerounais pour qu’il prenne des mesures urgentes. Parmi les propositions formulées, la nécessité d’inscrire les diplômés des IPES à l’OPMS et la création d’une plateforme d’échanges entre le MINESUP, le MINSANTE, l’OPMS, et l’ANIPES. Des solutions simples mais indispensables pour garantir une équité de traitement entre les diplômés des établissements publics et ceux des établissements privés.

Une question de justice et d’équité

Il est temps que le gouvernement camerounais prenne ses responsabilités pour mettre fin à cette marginalisation injuste. Les étudiants des IPES ne demandent pas des privilèges, mais simplement la reconnaissance de leurs compétences et l’accès aux mêmes opportunités que leurs pairs formés dans le public. Cette discrimination institutionnelle est un frein à l’épanouissement professionnel de milliers de jeunes et une perte inestimable pour le système de santé camerounais. Il est urgent d’agir pour rétablir la justice et l’équité dans le traitement de tous les étudiants, qu’ils soient formés dans le public ou le privé.

Source: Marhaba Cameroun

Arsène BAMBI KONDO

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