Clap de fin pour le sommet USA-AFRIQUE, l’heure du bilan

Durant deux jours, Washington – la capitale des États-Unis d’Amérique – a été un point de convergence pour de nombreuses délégations africaines. Le ballet diplomatique des quarante-neuf délégations constituées des chefs d’Etats et de gouvernement qui ont favorablement répondu à l’invitation du 46eme président des États-Unis, est arrivé à son terme. 0n est alors naturellement à s’interroger sur le bilan de cette kermesse de haut vol.

Si l’hôte de la cérémonie n’a pas tari d’éloges à l’endroit de ses pairs africains qui ont massivement répondu présents à son invitation, il ne s’est tout de même pas privé de leur rappeler, dans chacune de ses deux prises de paroles, l’attachement de sa nation au respect des droits de l’homme, non sans les assurer de ce que les États-Unis restaient un partenaire “historique” et “fidèle” du continent.

C’est assurément pour joindre la parole aux actes que celui qui n’a jusqu’ici pas effectué la moindre visite sur le continent africain depuis son accession à la maison Blanche, a annoncé la mise sur pied d’un fonds de 55 milliards $ sur trois ans, un fond destiné au financement des infrastructures dont l’Afrique souffre cruellement de la carence.

Sur un tout autre plan, l’ancien vice-président de Barack Obama, ne s’est pas attardé longtemps sur les promesses américaines de soutenir l’attribution d’un siège permanent à l’Union Africaine au sein du conseil de sécurité de l’ONU, se contentant simplement d’accueillir favorablement l’idée. En outre, il a plaidé pour une intégration pleine et entière de l’institution panafricaine au sein du G20, en qualité de membre. 

Joe Biden s’est par ailleurs félicité des accords signés au forum des affaires entre les parties américaines et africaines : « Les accords que vous avez signés, les investissements que vous avez faits ensemble sont la preuve concrète des engagements durables que nous avons les uns envers les autres, de gouvernement à gouvernement, d’entreprise à entreprise et de peuple à peuple », s’est-il réjouit avant d’entrevoir de bien meilleures perspectives à venir : « Ce n’est qu’un début, il y a encore bien plus que nous pouvons faire ensemble et que nous ferons encore ensemble ».

Les questions des énergies renouvelables, de la conquête spatiale, des défis technologiques, du réchauffement climatique, sécuritaires… ont également été abordées et Washington s’est dit disposé à accompagner le continent africain à relever tous ces défis.

Macky Sall et Joe Biden font le point du sommet US-AFRICA Leaders 2022

Prenant la parole en sa qualité de président en exercice de l’Union Africaine, le président sénégalais Macky Sall, a manifesté sa gratitude à l’égard de son homologue américain pour la coopération initiée, non sans plaider pour son intensification : « Nous apprécions le partenariat entre les États-Unis et notre continent et nous appelons à faire plus ». Dans un entretien accordé au New York Times un peu plus tôt, le président sénégalais plaidait pour une réorganisation du système politique internationale : « Le système actuel a été défini en 1946, il est temps de se pencher sur la configuration globale actuelle. Le monde d’aujourd’hui ne peut pas fonctionner comme en 1946 », avait-il affirmé. Montant encore d’un cran dans la revendication, le président en exercice de l’Union Africaine affirmait : « Nous devons faire partir des solutions et ne pas seulement être un sujet de discussion ».

Photo finale du US AFRICA Leaders Summit 2022

D’un point de vue économique, l’offensive américaine sur le continent africain s’est enfin manifestée par la signature d’un protocole d’accord entre les points de convergence entre la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF) et l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) américain qui lui, est un mécanisme permettant aux pays africains répondants à certains critères, d’exporter leurs produits sur le marché américain en franchise des droits de douane. Au-delà des controverses suscitées par ces grandes rencontres politiques, plusieurs experts estiment qu’elles sont tout de même à encourager, avec un format peut être réformé. Attendons de voir si les promesses seront tenues, dans un contexte mondial dominé par le conflit russo-ukrainien et ses corollaires.

  Nguelifack Vijilin Cairtou

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