Georges ORWELL, 1984, trad. franç. Amélie AUDIBERTI, Paris, Gallimard, 1950
1984 est un roman écrit par Georges Orwell en 1949. Le contexte historique dans lequel il écrit est celui de la reconstruction du continent après la deuxième guerre mondiale. Les philosophies de la reconstruction se font concurrence trouvent leur représentation symbolique dans l’Allemagne d’après guerre : à l’est le communisme, à l’ouest le libéralisme. Si cette période constitue donc la période d’avant-guerre froide, on ne peut réellement dire que c’est une période de paix totale.
Dans son roman, Orwell décrit Océnia, un Etat totalitaire dans lequel les individus sont privés des libertés les plus fondamentales, s’exprimer, penser, et même aimer. Le héro, Winston Smith, fonctionnaire au Ministère de la vérité (Miniver dans le novlangue, la langue d’Océnia), découvre sa haine pour le leader de ce monde, Big Brother. Malgré ses efforts pour masquer ses crimes par la pensée, Winston finit par tomber amoureux d’une jeune fille travaillant au Commissariat aux romans avec laquelle il flirte bientôt. Ses efforts seront pourtant vains puisqu’il se fera prendre par la Police de la pensée.
1984 a souvent été décrit comme un roman de fiction, il est assez étonnant de voir comment il anticipe certaines caractéristiques de la société contemporaine. Les détecteurs de mensonge, les caméras de vidéo surveillance les analyseurs faciaux et les procédés d’espionnage des contenus téléphoniques et internet accomplissent les mêmes fonctions que la Police de la pensée et ses Télécrans : surveiller les corps, mais surtout surveiller les pensées. Le paradoxe, et peut-être le drame du livre de Georges Orwell, c’est qu’en exprimant les inquiétudes que font naître les Etats communiste au sujet des libertés, il plaide pour une société libérale. Or c’est précisément la société libérale contemporaine qui se rapproche le plus du Big Brother de 1984, qui surveille tout et voit tout. Ainsi, contrairement à ce qui était la visée originelle d’Orwell, il enseigne aujourd’hui qu’une société dite libérale n’est pas un gage de libertés inviolables.
Note de lecture proposée par Jean Marc GWODOG