L’humanité a frôlé l’extinction, perdant 98.7% de sa population

Une nouvelle étude révèle que la population mondiale humaine a vraisemblablement été réduite à environ 1 300 individus pendant plus de 100 000 ans, il y a près d’un million d’années. Ce goulot d’étranglement démographique pourrait avoir des implications majeures sur l’évolution des humains modernes et de leurs plus proches parents disparus, les Néandertaliens et les Dénisoviens.

Art rupestre sur une falaise illustrant comment nos ancêtres humains ont survécu face à des dangers inconnus. À côté, la formule de base utilisée par les chercheurs pour déduire le goulot d’étranglement qui s’est produit il y a près d’un million d’années.

Crédit: Shanghai Institute of Nutrition and Health, CAS

Des recherches antérieures suggèrent que les humains modernes sont apparus il y a environ 300 000 ans en Afrique. Pour en savoir plus sur cette période, les scientifiques ont analysé les génomes de plus de 3 150 humains modernes actuels issus de 10 populations africaines et 40 non-africaines. Ils ont développé un nouvel outil analytique pour estimer la taille de la population ancestrale.

Les données génétiques indiquent qu’entre 813 000 et 930 000 ans, les ancêtres des humains modernes ont connu un sévère goulot d’étranglement, perdant environ 98,7 % de sa population reproductrice. Wangjie Hu, co-auteur principal de l’étude à l’Icahn School of Medicine à New York, souligne que nos ancêtres ont couru un risque élevé d’extinction.

Chris Stringer, paléoanthropologue au Natural History Museum de Londres, note que cette réduction de la population coïncide avec un refroidissement climatique important, entraînant l’apparition de glaciers et peut-être de longues sécheresses en Afrique et en Eurasie.

Ce graphique montre la chronologie du goulot d’étranglement sévère et combien d’individus existaient probablement à cette époque.

Crédit: Image by Science

Les derniers ancêtres communs aux humains modernes, les Néandertaliens et les Dénisoviens, aurait vécu à peu près au même moment que ce goulot d’étranglement. Chris Stringer explique que ce phénomène pourrait avoir joué un rôle dans la divergence entre ces groupes humains. De plus, une fusion chromosomique majeure coïncide avec cette période, suggérant un lien possible avec ce changement génomique.

Source: Science, Adrien BERNARD

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